le langage des phénomènes, se formant à même leur apparaître, afin de les exprimer et de les faire perdurer dans la pensée. Ce qui se joue alors dans son rapport au langage est ni plus ni moins que son statut, mesuré à l'aune de sa capacité de dire les phénomènes. Comme nous le savons, celui-ci relève d'un certain exercice de fidélité que s'impose l'analyse phénoménologique — la fidélité «aux choses mêmes» — et des possibilités de pratiquer cette fidélité en parole. Or, dès que l'on comprend que cet exercice désigne un effort infini qui n'a rien de la facilité d'une emprise concrète sur les choses, mais doit tout à la constitution de leur sens, s'ouvre la riche aventure phénoménologique de l'expressivité. Envisagé dans sa perspective, le développement téléologique de la raison que décrit la Crise des sciences européennes apparaîtra comme étroitement lié au parachèvement continuel de ce langage, à son ajustement indéfini à ce qu'il doit décrire, élucider et dire tout à la fois : décrire la phénoménalisation, élucider son mode de donation, pour, finalement, dire «ce qui arrive», la rencontre entre un certain mouvement à l'oeuvre dans les phénomènes — agitant le champ de leur phénoménalisation selon des rythmes et des tonalités qu'il s'agit de capter de manière juste — et un certain mouvement de la pensée réflexive qui y participe." /> La phénoménalisation et son expression - Popa Délia | sdvig press

La phénoménalisation et son expression

Délia Popa

pp. 237-256


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